PATIENCE
On ne le dira jamais assez : la patience est la première des qualités exigées d’un manager.
La patience n’exclut pas l’audace et le courage, la compétition et l’engagement, la prise de risque et même l’échec, la rigueur et l’exigence ; elle en serait plutôt un compagnon, utile voire indispensable, au contraire de l’empressement ou de l’agitation stérile qui génèrent un stress inutile et dévastateur.
« Patience et longueur de temps /Font plus que force ni que rage », concluait déjà Jean de La Fontaine, dans Le Lion et le Rat.
Est-ce à dire que la patience devrait aussi accompagner l’usage que nous faisons du principe de précaution ?
On peut le penser, si nous n’oublions pas, avec Emanuel Levinas, que la patience a partie liée avec l’attente, une attente plus orientée vers un probable encore à préciser que vers des certitudes fébrilement désirées.
Non pas que nous puissions nous passer d’un but à atteindre, d’une mission à accomplir, mais la patience est là pour nous permettre de leur accorder la place, la valeur qu’ils méritent, d’introduire la part d’aléas et d’histoire propre à toute entreprise vraiment humaine.
Mais respectueuse de l’autre.
Qu’il sonne juste, le proverbe du Sahara qui explique :
« La patience est un arbre.
Amères sont ses racines, mais très doux ses fruits.
Au bout de la patience, il y a le ciel. »
Le ciel n’est ouvert qu’à la condition que soient posées au préalable quelques qualités, quelques vertus.
La patience, aux racines amères et aux fruits doux, est l’une d’entre elles.
Le respect de ses collaborateurs est l’autre.