DIGNITÉ
La dignité de l’homme, il la tient d’exister dans le regard et la parole d’un autre, dans la bienveillance de ceux et celles qui savent se faire proches de lui.
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DIGNITÉ
La dignité de l’homme, il la tient d’exister dans le regard et la parole d’un autre, dans la bienveillance de ceux et celles qui savent se faire proches de lui.
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PATIENCE
On ne le dira jamais assez : la patience est la première des qualités exigées d’un manager.
La patience n’exclut pas l’audace et le courage, la compétition et l’engagement, la prise de risque et même l’échec, la rigueur et l’exigence ; elle en serait plutôt un compagnon, utile voire indispensable, au contraire de l’empressement ou de l’agitation stérile qui génèrent un stress inutile et dévastateur.
« Patience et longueur de temps /Font plus que force ni que rage », concluait déjà Jean de La Fontaine, dans Le Lion et le Rat.
Est-ce à dire que la patience devrait aussi accompagner l’usage que nous faisons du principe de précaution ?
On peut le penser, si nous n’oublions pas, avec Emanuel Levinas, que la patience a partie liée avec l’attente, une attente plus orientée vers un probable encore à préciser que vers des certitudes fébrilement désirées.
Non pas que nous puissions nous passer d’un but à atteindre, d’une mission à accomplir, mais la patience est là pour nous permettre de leur accorder la place, la valeur qu’ils méritent, d’introduire la part d’aléas et d’histoire propre à toute entreprise vraiment humaine.
Mais respectueuse de l’autre.
Qu’il sonne juste, le proverbe du Sahara qui explique :
« La patience est un arbre.
Amères sont ses racines, mais très doux ses fruits.
Au bout de la patience, il y a le ciel. »
Le ciel n’est ouvert qu’à la condition que soient posées au préalable quelques qualités, quelques vertus.
La patience, aux racines amères et aux fruits doux, est l’une d’entre elles.
Le respect de ses collaborateurs est l’autre.
PEUR DE L’AUTRE
« Voici que l’homme a peur de l’homme, de ce qu’il fait de lui, de ce qui lui échappe, de l’inhumain qui se glisse malgré lui dans les plis de l’humain.
Cette inquiétude n’est pas neuve.
Les incertitudes sont collectives, mais elles touchent aussi chacun au plus intime.
Il y a souvent, dans les réactions contemporaines quelque chose qui tient de la stupeur des enfants perdus.
Personne n’occupe plus à l’avance de place reconnue.
On serait presque tenté de dire que personne ne se sent attendu.
Les hommes sont souvent fiers de leur autonomie mais ils sont seuls.
Courageux mais seuls et parfois bien las. »
(Françoise Le Corre, Le centre de gravité)
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MAURICE ZUNDEL : VOCATION DE L’HOMME
« La vocation de l’homme est de devenir un être humain ; donc, le problème des problèmes c’est l’homme. »
« La personne ne naît pas déjà prédéfinie, elle doit se construire.
L’homme est un candidat à l’humanité.
Le métier d’homme dure la vie entière.
Impossible de se contenter de ce que nous sommes en venant au monde, il faut construire sa propre existence. »
VITESSE
Le monde moderne va de plus en plus vite.
Pour relativiser cette accélération, rappelons-nous que nous vivons un « miracle » vertigineux, qui pourtant ne suscite en nous aucun vertige et qui se joue heure après heure.
C’est à environ 1000 kilomètres/heure que nous tournons autour de l’axe de la Terre.
Mais notre Terre, elle, tourne dans le même temps à plus de 100 000 kilomètres/heure autour du Soleil.
Et tout notre système solaire tourne au même moment à 800 000 kilomètres/heure autour du centre de la Voie lactée.
Une illustration prodigieuse de la non-nécessité, de la contingence, de l’instabilité et de la relativité de l’humanité.
Pour aller où ?
A partir d’où ?
CRISE DE L’ALTÉRITÉ ET DU SENS
La crise actuelle peut amener à un double constat.
Notre monde, qui découvre l’altérité – car nous devons vivre les uns par les autres, les uns dépendant des autres – n’accepte pas cette altérité.
La crise d’aujourd’hui est d’abord la crise de la relation à l’autre.
Cela se traduit dans la dislocation du tissu social.
Le tissu social est totalement détricoté.
L’autre devient un ennemi, un gêneur.
Cette crise de l’altérité se double, et c’est sans doute la même crise, de la question du sens.
L’homme ne pourra pas faire l’économie des questions fondamentales, ou bien il sombrera dans la consommation sans issue ou le désespoir tout aussi fatal.
C’est finalement une grande chance de vivre une telle période historique qui invite à rouvrir tous les chapitres : sociologie, économie, civilisation.
Elle peut donner l’occasion d’effectuer un tel saut qualitatif : l’humanisation de l’humanité.
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PARDON
Dans « pardon », il y a don.
Le pardon est la perfection du don.
Le préfixe « par » ou « per » signifie aller jusqu’au bout, jusqu’à l’extrême.
Autrement dit, pardonner, c’est admettre, permettre, qu’en dépit de l’erreur commise, l’autre existe, puisse poursuivre sur une voie droite.
De même que l’on oppose parfois pardon et justice, on oppose souvent pardon et mémoire.
Or, ils ne sont pas contradictoires.
Le pardon n’efface pas le passé.
La faute, ou l’erreur, a contribué à construire l’homme tel qu’il est aujourd’hui.
« Je pardonne souvent mais je n’oublie jamais », disait François Mauriac.
Le pardon implique une obligation de mémoire.
Ce n’est pas un coup d’éponge ou une lessive.
C’est la possibilité donnée à l’autre de repartir sur de nouvelles bases, de redémarrer.
Si l’on pardonne c’est que l’on espère en l’autre.
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ORIGINE
Voilà la question essentielle, d’après le philosophe Martin Heidegger, le « miracle des miracles » :
« Pourquoi y a-t-il en général de l’étant et non pas plutôt rien ? »
C’est la question essentielle de l’homme à laquelle le scientifique, incompétent au-delà de l’horizon de l’expérience, ne saurait apporter de réponse.
Ce ne peut être un processus sans cause, sans fin et dépourvu de sens.
QUAND LA CONSOMMATION EST DEVENUE DESTIN
Quelle passivité collective des hommes devant la dérive subreptice d’un système économique s’affranchissant de façon de plus en plus radicale, de toutes les considérations morales suspectées d’entraver la “maximation” immédiate du profit.
Nous savons où cela nous a conduits : au dérèglement total du système et à une crise d’une gravité et d’une profondeur inconnue depuis les années 1930, frappant en particulier, comme toujours, les plus pauvres.
Avec tous nos contemporains, nous sommes aujourd’hui face à ses séquelles durables, en proie au doute, pressentant tout ce qui devrait changer mais sans boussole fiable pour la recherche d’un autre chemin.
A tous les stades de la montée de cette crise, il y a eu un mélange constant d’erreurs techniques et de fautes morales lourdes, comme si le sens éthique avait déserté l’économie.
Comment cela a-t-il été possible ?
Il fallait pour cela que les comportements de tous les acteurs s’enracinent dans un contexte culturel où la séduction de l’argent soit telle qu’elle entraîne un aveuglement collectif et que toutes les vigilances soient désarmées, à un moment où le “gagner plus pour consommer plus” était devenu le mobile, certes non exclusif, mais dominant.
La cupidité devenait, en effet, politiquement correcte, s’installait partout au cœur de la culture collective.
L’homme se trouvait réduit, dégradé, à sa seule fonction économique.
Comme le dit le philosophe Jean-Claude Eslin, “la consommation devenait destin” ; la vie se vidait de sens.
Voilà la sous-culture – disons même hardiment la culture – que nous avons partagée.
Elle nous habitait tous, dirigeants et simples particuliers.
Elle devenait le terreau fertile de tous les abus de la sphère financière jusqu’à son effondrement actuel dans un vide éthique.
A ce destin de consommation et d’accaparement dont nous vivons l’effondrement, voici l’antidestin par excellence : celui d’une vie orientée vers le bien commun universel.
Le poursuivre passe, évidemment, par des choix très concrets et radicaux.
Il y a plusieurs exemples ; ce sont tous des choix de liberté pour aujourd’hui dans le réel de la vie :
Le choix d’abord d’introduire le don et la gratuité au cœur même de l’économie marchande.
Il doit donc prendre place aussi au cœur d’un système économique moderne, d’autant que celui-ci devrait prendre en compte les apports de l’anthropologie qui suggère d’intégrer une loi première de la vie humaine, la loi primordiale de l’échange “donner, recevoir, rendre” mise en lumière par Marcel Mauss.
Ce don, reconnaissons-le, le plus souvent, n’est que justice, face à des inégalités criantes.
Raison de plus pour élargir sa place.
À notre échelle individuelle, nous connaissons bien des formes du don, y compris celle du don de notre temps.
Voir également :
PERFORMANCE SOCIÉTALE
Dans une entreprise, la performance sociétale est un levier de la performance économique.
"La grandeur d'un métier est peut-être avant tout, d'unir les
Hommes.
Il n'est qu'un luxe véritable et c'est celui des Relations Humaines.
En travaillant pour les seuls biens matériels, nous batissons nous-mêmes notre prison, avec notre monnaie de cendre qui ne procure rien qui vaille de vivre."
Antoine de Saint- Exupéry