EDITH STEIN ET L’INDIVIDUALISME
Edith Stein a cherché à tracer une troisième voie différente à la fois d’un individualisme qui détruit la communauté et finit par tuer l’individu et d’un socialisme qui, en niant l’individu, finit par casser aussi la communauté :
« L’individualisme souligne seulement le droit de l’individu à l’épanouissement libre ; il ne connaît aucune communauté originelle, naturelle, mais seulement des liens sociaux qui sont au service de l’utilité des individus et que ces derniers fondent ou dissolvent selon leur libre choix, en vue de leurs objectifs.
Cet individualisme qui, au début des temps modernes, a commencé à devenir une de ses caractéristiques a conduit à la dissolution des communautés organiques qui dominaient la vie sociale : à la destruction de la famille, au morcellement du peuple.
La vision contraire, que nous pouvons appeler socialisme (sans la subordonner à aucun parti déterminé) ordonne et subordonne entièrement l’individu à la collectivité.
Les conséquences, nous les voyons dans le manque de personnalités fortes et autonomes, dans la domination des produits industriels et des clichés, non seulement dans les objets de consommation mais aussi dans le domaine intellectuel : le règne de l’homme moyen et des idées communes – vides, inauthentiques, sans cachet propre. »