VIE PROFESSIONNELLE ET VIE FAMILIALE
Le bien de la famille est un principe premier, qui s'impose non seulement à l'entreprise mais aussi aux membres du couple.
Concrètement il importe de permettre aux membres de la famille de mener une vie commune dans les meilleures conditions possibles. Ce qui implique, en premier lieu, qu'ils disposent de temps aux moments appropriés et, en second lieu, qu'ils ne soient pas excessivement absorbés par des soucis professionnels.
L'entreprise devrait prendre sa part de responsabilité dans la poursuite de cet objectif. Mais la réciproque est vraie : une insertion professionnelle active et réussie est bénéfique pour la famille et même pour les enfants, par le modèle qu'elle présente.
Ce qui précède signifie en pratique que :
- Les managers devraient se préoccuper du besoin d'harmonie entre ces deux pans de la vie qui interfèrent inévitablement l'un sur l'autre.
Non seulement les collaborateurs de l'entreprise ont une vie familiale et ils doivent donc pouvoir y consacrer du temps et des moyens, mais la réussite fondée sur un équilibre satisfaisant de la vie familiale est bonne pour l'entreprise.
La réponse à cette aspiration n'est pas une simple question de temps libre : il est certain qu'un collaborateur peut avoir des loisirs importants mais inadaptés à sa famille, et qu'au contraire on peut travailler beaucoup mais de façon qui ait du sens pour la famille, si on lui consacre les moments nécessaires.
- Il faut savoir reconnaître que les solutions légales ou réglementaires sont rarement le moyen principal d'action, car chaque cas est spécifique. Par exemple le travail de nuit peut convenir à certains ; de même les journées longues peuvent convenir à d'autres si, en compensation, ils peuvent dégager du temps, et en choisir les moments, pour leur famille.
- L'entreprise qui prend une pleine conscience de l'étendue de ses responsabilités devrait introduire autant que possible dans ses " valeurs " ou sa " culture " le souci de la vie familiale, c'est à dire non des loisirs en soi, mais de tout ce qui est nécessaire pour que des personnes puissent réellement prendre en charge leur foyer et leurs enfants.
- De façon générale, la difficulté principale à surmonter est de ne pas mettre en opposition la préoccupation naturelle et vitale de l'entreprise, qui est de préserver ses intérêts, ses résultats qui conditionnent sa survie et le besoin de temps choisi à consacrer à la famille.
- Inversement, il n'est pas sain non plus pour l'entreprise que les collaborateurs s'enferment dans une logique rigide, d'avantages acquis et d'horaires rigides, selon le modèle d'après guerre. Les accords sociaux peuvent et doivent logiquement prévoir et encadrer la possibilité de "coups de collier" exceptionnels qui, à l'occasion, sont souvent nécessaires, et même moralement bénéfiques. C'est donc au cas pas cas qu'on peut se prononcer, dans le cadre d'un système de valeurs accepté.
- La vie professionnelle influe fortement sur l'équilibre des salariés ; l'équilibre psychosociologique des membres de la famille garantit la responsabilité de l'institution familiale. Lorsque surviennent des problèmes familiaux (ou personnels), l'entreprise a nécessairement intérêt à les prendre en considération et, au moins, à en faciliter la résolution, ne serait-ce qu'en raison de leur répercussion sur l'attitude au travail.
En résumé, la question la plus importante dans les entreprises est celle de l'état d'esprit, et de ce qu'on peut appeler la culture de l'entreprise.
Les managers ne devraient-ils pas œuvrer pour que, parmi les valeurs reconnues dans leur équipe, une place de choix soit réservée aux actions d'harmonisation de la vie professionnelle avec la vie familiale ?