MANAGEMENT PARADOXAL
Nous vivons une époque très normée.
Il existerait une accumulation et une inflation de la norme, disent les sociologues.
Ce qui se voit dans les organisations, où les actes professionnels paraissent de plus en plus étouffés par des codes, des procédures imposées.
Pas un secteur qui y échappe : de l'industrie à la santé, au social, au médico-social.
Pas un domaine qui s'en abstraie : de l'informatique au contrôle de gestion, à la gestion des ressources humaines.
Des procédures sont imaginées, calibrées : du SBAM des caissières (sourire-bonjour-au revoir-merci), aux scripts des commerciaux sur les plates-formes d'appels téléphoniques.
A plus grande échelle, des normes internationales - les ISO - viennent couronner l'universalité des démarches. De la 9000 (gestion de la qualité) à la très en vogue 14000 (management environnemental).
La norme s'inscrit dans l'idéologie du changement, qui s'est substituée à celle du progrès.
L'ère est aux "bonnes pratiques", qui peuvent nier le réel et n'avoir que faire des petits soucis ordinaires du travail.
C'est le cas quand les "process", élaborés sans concertation, deviennent une fin en soi.
Mais qu'entend-il, le salarié, qui doit se conformer aux normes et aux modèles et incorporer toute une somme de savoir-faire ?
"Prenez des initiatives !", " Soyez responsable !", "autonome", "créatif", "réactif".
Ce management est vraiment paradoxal.