FRANCE CULTURE : Le Bien Commun émission du mardi 9 mars 2010 |
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FRANCE CULTURE : Le Bien Commun émission du mardi 9 mars 2010 |
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EMMANUEL FABER : UN MODÈLE DE MANAGER
« Est-ce que je prends l’autre en considération dans une négociation ou est-ce que je l’ignore pour mieux imposer mes objectifs ?
Voilà la vraie question qui se pose.
L’autre est un mystère que je n’ai pas fini de comprendre.
Oser entrer en relation avec lui dans sa dimension totalement autre est une aventure qui donne vraiment du sens. »
« Je n’ai d’attachement qu’aux personnes : cette fidélité est viscérale et elle est la limite de ma liberté. »
« La vérité rend libre, mais la limite entre la lumière et l’ombre est toujours au cœur de moi-même, elle n’est jamais entre l’autre (qui serait dans le faux) et moi (qui serait dans le vrai).
Cette ligne d’ombre et de lumière est, au contraire, ce qui nous relie ontologiquement. »
« Créer un monde nouveau, c’est faire en sorte que la dimension sociale devienne non plus périphérique dans la définition de l’entreprise, autrement dit à portée seulement philanthropique, mais tout simplement centrale. »
Emmanuel Faber est directeur général délégué du groupe Danone
Voir également :
nos projets et nos actes. Il libère dans la détresse. Seul, il donne d’habiter dans la confiance. Il couvre et protège. Il a ouvert un passage. Il est bonté envers tous.
au plus intime de son être, de son esprit, par la maladie du mal. Alors qu’à l’inverse, la justice et le pardon permettent de laisser une chance à la fraternité, là où celle-ci semblai
aux autres à tous les niveaux de relation, il impressionnait. Peu de gens avaient envie de lui taper sur l'épaule. Mais il savait se donner, pleinement, dans un sourire ou un regard. »
Un grand manager ne prend pas à la légère le concept d'humanisme. Il en fait l'axe de sa vie, personnelle et professionnelle ; le point commun de toutes
FÉNELON : ON RAISONNE TROP SUR SOI-MEME
« On raisonne trop, et on se gâte à force de raisonner.
Il y a une tentation de raisonnement, qu’il faut craindre comme les autres tentations.
Il y a une occupation de soi-même, sensible, inquiète, défiante, qui est une tentation d’autant plus subtile, qu’on ne la regarde point comme une tentation, et qu’au contraire on s’y enfonce de plus en plus, parce qu’on la prend comme une vigilance qui nous est recommandée.
On voudrait, par amour-propre, avoir le plaisir de se voir parfait ; on se gronde de ne l’être pas ; on est impatient, hautain et de mauvaise humeur contre soi donc contre les autres.
Erreur déplorable !
Qui vous tiendra la main pour sortir du bourbier ? Sera-ce vous ? Hé ! C’est vous-même qui vous y êtes enfoncé, et qui ne pouvez en sortir.
De plus, ce bourbier, c’est vous-même ; tout le fond de votre mal est de se mettre à la torture, de s’occuper sans cesse de soi-même, de ne pouvoir sortir de vous.
Espérez-vous d’en sortir en vous entretenant toujours avec vous-même, et en nourrissant votre sensibilité par la vue de vos faiblesses ?
Vous ne faites que vous attendrir sur vous-même par tous ces retours.
Sortez donc de vous-même et vous serez en paix. »
( Remèdes contre la dissipation et contre la tristesse Fénelon)
ÉLITE ?
On ressasse aux élèves des grandes écoles (HEC...) qu’ils font partie de l’élite et ils finissent par le croire, au détriment de la valorisation sociale de leurs collaborateurs.
Ils sont imbus de leur personne et gâchent la vie des autres.
Ils ont très peu de valeurs humaines.
Alors, quel bilan ?
Voir également :
« La crise révèle « un triple échec des écoles de management : échec intellectuel, échec culturel, échec moral »,
Lire la suite
Dans un livre incisif, ''J’ai fait hec et je m’en excuse'', Florence Noiville, écrivain et journaliste, fustige les filières de l’excellence.
Lire la suite
A Crise : la faute à hec ? Quelle est la responsabilité de nos grandes écoles de management...
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ORGUEIL ET IDOLATRIE
Un manager qui sombre dans l’orgueil ou l’idolâtrie de lui-même risque d’essuyer des résistances irréductibles à tout changement.
Il favorise la démotivation.
Voir également :
Orgueil
POUR UN MANAGER, PRATIQUER L’ACCUEIL
Comment est-il possible de pratiquer un accueil authentique, permettant une vraie rencontre entre celui qui reçoit et celui qui est accueilli ?
L’autre, par sa différence peut inspirer la méfiance.
Et cette méfiance peut pousser vers l’isolement, la fermeture, sous prétexte, peut-être, de sauvegarder une identité.
L’autre véritable n’est pas celui que nous choisissons de recevoir mais bien celui qui vient à nous, poussé par les événements, sans que nous l’ayons choisi.
L’autre se tient alors devant nous comme une présence exigeant d’être écoutée dans sa diversité irréductible.
Oui, on pratique l’accueil parce que l’on est homme, mais aussi pour devenir homme.
L’accueil ne doit pas se réduire à de simples devoirs à accomplir : cela le situerait sur le plan foncièrement extérieur.
Certes, il compterait parmi les gestes significatifs au niveau éthique, mais ne pourrait jamais devenir une réponse à la vocation profonde de l’homme : la réalisation de notre humanité à travers l’accueil de l’humanité de l’autre.
En renonçant à l’indifférence et aux bons sentiments hypocrites, la relation d’accueil peut prendre naissance. Elle amènera à faire tout ce qui est possible en faveur de l’autre.
L’accueil humanise d’abord celui qui l’exerce.
Accueillir, c’est faire de l’ennemi potentiel un hôte, un ami.
Plutôt que de défendre ce que nous croyons être notre « culture » en nous fermant à autrui, nous devrions apprendre à civiliser notre humanité par le respect de l’humanité de l’homme.
Oui, en exprimant à celui qui vient vers nous ce qui est le propre des hommes, on fait plus que jamais œuvre d’humanisation.
Bien sûr, ce n’est pas une démarche immédiate : il s’agit de la cultiver.
Bon courage, à nous tous !
VISITE A JÉRUSALEM
« Je n’avais encore jamais pris conscience du tragique de la condition humaine. »
(Aldous Huxley, visitant Jérusalem-Est, en 1955)
UN BON MANAGEMENT
Un bon management doit énoncer des choses simples : la clarté du cap fixé, la valorisation des talents et la transparence.
Voir également :
Bon manager
"La grandeur d'un métier est peut-être avant tout, d'unir les
Hommes.
Il n'est qu'un luxe véritable et c'est celui des Relations Humaines.
En travaillant pour les seuls biens matériels, nous batissons nous-mêmes notre prison, avec notre monnaie de cendre qui ne procure rien qui vaille de vivre."
Antoine de Saint- Exupéry