PERFORMANCE
Depuis toujours, la performance est inhérente à la condition humaine : l’homme a été très performant ne serait-ce que pour lutter contre les prédateurs, se chauffer, s’alimenter etc.
Ce n’est donc pas quelque chose de tout à fait nouveau
On parle de «performance» partout, dans le sport par exemple (ou de contreperformance…) ou en politique (nos ministres ont maintenant des feuilles de route et sont évalués de façon annuelle).
On pourrait définir la performance comme l’imagination, la créativité, le dépassement de soi qui permet d’aller de l’avant et de progresser.
1.La performance de l’Entreprise : Cinq points essentiels
La première obsession de tout dirigeant est la pérennité de l’entreprise et pour être pérenne il faut être, en priorité, performant. Si une société meurt, c’est mauvais pour ses actionnaires, ses clients et ses salariés. On peut ou non l’aimer, mais la performance est une nécessité absolue pour toute entreprise.
2. La performance est globale
Dans l’entreprise, il y a trois partenaires: les actionnaires, les clients et les salariés.
Sans clients, une société ne peut pas vivre ; sans actionnaires et sans collaborateurs travaillant au jour le jour, elle n’existe pas.
La performance ne peut donc qu’être globale puisque, si elle ne vise qu’un seul groupe (uniquement les actionnaires ou les salariés ou les clients), les autres intervenants ne se reconnaîtront pas dans l’entreprise et celle-ci ne pourra pas être performante sur le long terme.
En toute logique, sur le long terme, les intérêts des actionnaires, des salariés et des clients sont souvent les mêmes.
Sur le court terme, ce n’est pas toujours le cas: une entreprise peut avoir tendance, afin de privilégier ses résultats, à moins investir en R&D. Or, si on innove moins, il n’est pas possible d’offrir aux clients les produits innovants qui sont à la base de toute création de valeur.
Si on privilégie les actionnaires au détriment des salariés, l’harmonie sociale sera perturbée ce qui peut mettre l’entreprise en danger.
Tout l’enjeu est en fait de trouver et maintenir un bon équilibre entre les 3 partenaires.
3. La performance est avant tout collective
La performance d’une entreprise c’est évidemment la performance des salariés, mais c’est, avant tout, une performance collective : ce n’est pas parce que l’on détient les meilleurs managers, les meilleurs innovateurs ou les meilleurs vendeurs que l’on a la meilleure entreprise. Si les différents partenaires ne se parlent pas, s’ils n’arrivent pas à travailler ensemble, l’entreprise ne pourra pas se développer de la bonne façon.
Dans un sport collectif (par exemple, le rugby ou le foot), c’est la même chose.
La force d’une entreprise réside dans l’équilibre et l’harmonie entre les différentes personnes.
Cela ne signifie pas que la performance individuelle n’est pas importante : elle est tout à fait nécessaire parce qu’il faut des gens pour tirer les autres vers le haut.
Cette performance individuelle n’est pas technique. Bien sûr, il est souhaitable d’avoir les meilleurs du marketing, de la finance ou des ressources humaines, mais cela ne suffit pas : une entreprise a besoin de gens avec de la vision et qui sauront être bons en relations humaines afin de pouvoir diriger, écouter, animer, motiver…Car, in fine, c’est de cela dont il s’agit.
Il est d’ailleurs amusant de remarquer que les managers extrêmement performants choisissent toujours des gens plus forts qu’eux dans leur propre domaine. Les managers moins performants ont tendance à travailler avec des collaborateurs moins bons qu’eux parce qu’ils ont un peu peur.
Pour très bien marcher, une entreprise doit détenir dans ses rangs de très bons collaborateurs avec une réelle motivation pour diriger et motiver les autres.
4. La performance, une notion très relative
Une société qui a le meilleur retour sur capitaux propres ou la meilleure marge opérationnelle n’est pas forcément la meilleure. Des secteurs sont plus porteurs que d’autres et à certains moments et pas à d’autres. Cette notion est donc toute relative.
5. La performance s’apprécie sur le long terme
La performance d’une entreprise n’est pas une succession de coups, c’est plutôt la construction d’une réussite sur la durée.
L’entreprise ne vit pas dans une bulle, elle vit au milieu d’un environnement qui peut changer. Depuis plusieurs années, la mondialisation existe, les devises ont évolué de façon très forte.
L’entreprise ne peut pas s’abstraire de l’environnement et elle est percutée de plein fouet par de bonnes ou de mauvaises nouvelles. Dans un environnement difficile, ce n’est plus tellement le résultat lui-même qui compte mais plutôt la réactivité et la capacité de l’entreprise à trouver des solutions sur le long terme.
Donc, les deux points les plus importants d’une performance complète : elle doit être collective et sur le long terme.
Comment maximiser la performance?
Dans une entreprise les trois grands interlocuteurs sont les actionnaires (si l’actionnariat est stable, c’est plus facile de gérer), les clients (l’innovation leur apporte une ressource) et les salariés (qui tous les jours font l’avenir de l’entreprise). Mais comment maximiser la performance de l’entreprise avec les salariés ?
Il est impossible de réussir sans l’appui des salariés
Si la recherche de performance est innée chez l’homme la maximisation de la performance de l’entreprise se résume à savoir comment s’assurer d’une parfaite cohérence entre la performance de l’entreprise et ce que recherchent les collaborateurs ?
Comment faire pour assurer le maximum de cohérence entre l’amélioration de la performance de l’entreprise et l’intérêt des salariés, sachant que l’entreprise rentre dans des moments difficiles avec, notamment, la mondialisation et l’évolution dans le mauvais sens des taux de change ?
Il faut partir de cette idée toute simple que les salariés ont, principalement, un besoin de justice et de reconnaissance, pas uniquement salariale.
Il faut trouver un processus juste visant à essayer d’améliorer ou d’assurer la cohérence entre la recherche des individus et la recherche de l’entreprise basé sur la pratique de bons comportements comme :
• renforcer le climat de confiance des salariés (ceux-ci ne travaillent bien que s’il y a un climat de confiance) ;
• libérer la créativité : l’innovation n’est pas le propre de 4 ou 5 chercheurs dans des bureaux d’étude. Tout le monde peut avoir de bonnes idées ;
• favoriser le partage d’idées : les gens ont très envie de partager, mais, très souvent ils n’en n’ont pas l’occasion. Pour que les personnes se réalisent et se développent, il est nécessaire qu’ils puissent partager et il faut organiser ce partage d’idées ;
• donner envie d’entreprendre: dans toute personne humaine existe un entrepreneur qu’il faut pousser ;
• être professionnel, bien sûr.
Si une entreprise est capable de réaliser tout cela, elle améliore non seulement sa performance globale, mais aussi la performance individuelle car elle apporte à ses salariés ce qu’ils recherchent.
Pour que ces comportements soient vertueux, il est nécessaire qu’ils soient en cohérence avec les valeurs de l’Entreprise : vouloir toujours entreprendre et innover avec professionnalisme et dans un esprit d’équipe et de solidarité.
Ce processus de prise de décision doit permettre l’amélioration conjointe des personnes et de l’entreprise. Il repose sur 6 étapes.
1 Engager
Lorsqu’on élabore un projet, il faut d’abord «engager», «impliquer» les preneurs de décisions, ce qui suppose les écouter et partager avec eux. Si le projet leur est présenté dans son état final, pour application immédiate, certes ils pourront l’exécuter, mais ils ne créeront pas de valeur par eux-mêmes.
2. Explorer et donc encourager la créativité
Laisser les collaborateurs réfléchir, s’exprimer, avoir des idées, confronter leurs idées, ainsi ils se sentiront libérés.
3. Décider
Dans l’intérêt du groupe, la prise de décision par une personne est absolument nécessaire, mais le plus important est d’expliquer la décision, de fixer le cap, les objectifs et les règles du jeu.
4. Agir
Il faut croire à la vertu de l’exemple. Les managers doivent donc agir par eux-mêmes et développer le plaisir du travail : quitte à passer 10 heures par jour dans un bureau ou dans une usine, autant s’amuser plutôt que s’ennuyer.
Cela paraît très important et cela change la façon de voir l’entreprise.
5. Favoriser la prise de risques
Il n’existe pas de réussite sans prise de risques et, parfois, sans échecs. Il faut savoir laisser prendre des décisions même si on les estime mauvaises et pouvant aboutir à des situations pas tout à fait idéales. Ce n’est pas toujours simple…Mais, si l’on souhaite des salariés actifs, il faut qu’ils prennent des risques et donc fassent des erreurs.
6. Évaluer la performance
Il s’agit de savoir féliciter et fêter les succès, mais aussi de reconnaître les échecs c’est-à-dire le droit à l’erreur. Celui qui ne se trompe jamais n’a pas pris beaucoup de décisions, en tous cas c’est suspect. Il faut se méfier des gens qui ne font jamais d’erreur.
Les objectifs économiques mais également qualitatifs doivent faire partie intégrante des processus d’évaluation.
Parmi les aspects qualitatifs, l’un d’entre eux est la capacité, ou la façon, dont les managers (tous ceux qui ont une responsabilité sur des hommes) appliquent ces principes clés.