TOURMENTE BOURSIÈRE
La tourmente boursière actuelle ne peut pas être « raisonnée ».
Il y a des causes complexes, mécaniques, bien sûr, mais ce qui surnage actuellement c’est la question de la confiance de nos sociétés en elles-mêmes.
On n’avait sans doute pas assez perçu la distorsion entre les affirmations des puissants, leurs réassurances constantes sur le thème du « toujours plus », leur illusion répandue sur le fait que les arbres monteraient jusqu’au ciel.
Surtout, on n’avait pas bien mesuré que l’individualisme forcené de l’époque était le pire ennemi de la confiance collective.
Rétrospectivement, cela paraît évident.
Si vous fondez tout sur l’intérêt personnel, le confort localisé, les petites forteresses édifiées pour se protéger des autres, les îles d’opulence, forcément, un jour, le vent frais venu du dehors vous rejoint et balaie les illusions, renverse les trônes.
La valeur vedette des temps d’avant la crise était bien le veau d’or de la finance, éternel dans sa frénétique séduction et perpétuel dans sa fragilité que toutes les civilisations mortes avant la nôtre ont expérimentée.
C’est en lui que la confiance avait été placée.
On avait tort, c’est tout.
Et certains le savaient d’avance.
Bon, maintenant, la confiance, aidons-la à se fixer sur autre chose : le travail, la solidarité, la justice, la création, le bien commun.