DU SENS AU TRAVAIL

Le préalable dans une entreprise, c’est un besoin impératif : le résultat.

Sans lui, l’entreprise est morte, ou elle est avalée par un concurrent.

Ce résultat exige une performance d'exécution parfaite, ce qui suppose de pouvoir s'appuyer sur des salariés très engagés.

Comment ?

C’est uniquement s'ils trouvent du sens à leur travail.

Et cela à tous les niveaux de l'entreprise.

Il y a trois principaux leviers d'engagement :

1)    Le salarié s'engage avant tout si son entreprise est en phase avec sa culture et ses valeurs ; 

2)    s'il est fier d'appartenir à son entreprise ;

3)    si son employeur assume le développement de ses compétences.

Toutes les études permettent d'établir des corrélations entre les pratiques de management et le résultat de l’entreprise.

L'efficacité de l'organisation, les valeurs, la satisfaction au travail, les opportunités de développement ont l'impact positif le plus net.

Pour avoir des gens engagés, l'organisation «biologique» est la meilleure.

C'est-à-dire celle qui, comme une cellule, s'adapte à son environnement - d'où la valeur de proximité - et l'influence.

L'entreprise doit disposer de valeurs fortes et différentes.

Le fond, c'est la question du sens.

SENS DU TRAVAIL POUR UN MANAGER

Tant que l’on cherche à enraciner un sens de l’humain dans l’individu, dans le monde tels qu’ils sont, on a perdu d’avance.

Le sens commence dans le décentrement qui fait prendre la responsabilité de l’autre.

Le manager a la charge de l’autre avant toute décision, de manière irrécusable.

C’est la façon de concevoir et de « retrouver » le sens du travail.

L’homme, en tant que lieu de la responsabilité pour autrui, est comme la trace ou le siège de quelque chose qui dépasse l’histoire et le temps, et donne sens à tout le champ humain. 

« C’est malgré soi que l’autre me concerne. » écrit Emmanuel Lévinas dans « Humanisme de l’autre homme »

JUGEMENT

« J’ai connu ce qu’il y a de pire, qui est le jugement des hommes. »

Cette affirmation d’Albert Camus dans « La chute », devrait inciter les managers à plus d’humilité.

PRÉCEPTS POUR MANAGERS

Le caractère singulier du collaborateur

Ce n’est pas l’espèce qui travaille, mais chaque fois un exemplaire unique du genre humain.

 L’indivisibilité du collaborateur

Ce n’est pas une compétence mais une personne qui travaille.

L’estime de soi du collaborateur

Les conditions, le contexte de travail favorisent-ils la croissance ou la régression des collaborateurs ?

HUMANISATION

L’action d’un manager doit être motivée par la conviction que la dignité de chaque personne humaine doit être reconnue et, par conséquent, qu'une voie soit ouverte vers une véritable humanisation du monde du travail.

De façon fondamentale, le manager doit être conduit à s’interroger sur l'avenir de l'humain en tant que tel dans un monde « financiarisé » et « technicisé ».

Quel prix accorde-t-il socialement à la personne humaine, sans égard à sa productivité ou à son statut économique et social ?

Cherche-t-il véritablement les moyens de concilier la santé économique de la société avec le développement humain ?

Est-il en train de faire par son comportement au travail un lieu menacé par la déshumanisation ?

Peut-il risquer d'ignorer les exigences concrètes de son « devoir d'humanité » ?

Quel serait le prix à payer pour une société qui se rendrait ainsi aveugle et irresponsable ?

À chaque manager de voir comment prendre sa part de la responsabilité qui lui incombe de poursuivre inlassablement l'humanisation du travail et du « vivre ensemble » afin que la société cherche à se recentrer sur la dignité humaine et à respecter les grandes valeurs sociales.