SILENCE
La multitude des moyens de communication à notre disposition rend de plus en plus difficile la quête de moments et de lieux de silence dans une journée.
Nous sommes rapidement assaillis par la prolifération des bruits du monde, des médias, des portables, saturés par un flux ininterrompu de signaux, de paroles, de musiques d’ambiance.
L’impératif de communiquer, la contrainte de tout dire ont rendu le silence suspect, inquiétant, en l’assimilant au vide ou à l’insignifiance.
Pourtant le silence n’est pas que du vent mais souffle entre les mots, respiration qui rythme une conversation et rend possible la circulation du sens, l’échange des regards, le partage des émotions.
Il peut être le point d’orgue d’une rencontre, ces moments où le silence est d’or parce que la présence se suffit à elle-même : silence de connivence des amis ou silence de communion amoureuse.
Le malaise s’installe quand le silence dure trop longtemps, quand nul n’a plus rien à se dire, ou face à l’impossibilité de trouver les mots.
« Un ange passe », dit-on pour briser la chape de silence.
S’il est bien des paroles inutiles, trompeuses et malheureuses, il existe aussi des silences coupables ou simplement accablants.
Quand on est contraint au silence face à des crimes, des souffrances inavouables.
Le mutisme témoigne alors d’une impuissance, de la privation du monde et de la vie.
Le silence appelle le recueillement, un temps de repos et de ressourcement.
Il est ainsi des lieux où le silence est de rigueur car il participe au déploiement de la vie intérieure, au travail sur soi, à la méditation et à la réflexion.
Voir également :