RETRAITE
La retraite à ses débuts – croyez en une fraiche expérience !- offre un mélange de contentement et de conscience interloquée.
Pour ne pas dire de mauvaise conscience.
Quoi ? Les autres travaillent encore, dur parfois, ou cherchent du travail et vous êtes là à vous lever en sifflotant, pas plus pressé que cela par les nécessités ?
Il y a forcément au fond de vous, parfois, l’idée que tout cela est trop agréable pour être mérité !
Vous vous trouvez un peu comme une personne en pleine santé cohabitant avec des souffrants, des malades.
Et vous voudriez qu’elle se vante ?
« Saisis le jour ! » dit le philosophe –« Carpe diem ! »
Oui, mais par éducation ou par habitude, il se trouve que l’on s’était fait à l’agitation, à l’activité – pour ne pas dire à l’activisme – et même, horrible orgueil, à ce que l’on appelait son utilité !
Sociale, professionnelle, économique…
Et vous voici rentier, assuré de revenus réguliers –Sécu, caisses complémentaires…-, tandis que les plus jeunes travaillent pour votre rente !
Il va falloir justifier sa présence.