MATÉRIALISME
La dimension supérieure de l’homme semble s’obscurcir, comme engloutie dans le matérialisme.
Les années soixante débouchent dans l’ère de la société de consommation, dont le trait distinctif ne consiste pas seulement dans la croissance globale des biens, mais aussi dans leur composition.
En effet, les produits qui sont les plus acquis ne sont plus d’ordre alimentaire, mais bien le vêtement, l’automobile, l’électronique ; souvent dans le paraître.
Cette croissance du commerce est favorisée, voir exaspérée, par les messages publicitaires constamment martelés, amplifiés par les moyens de communication de masse.
C’est la phase où commence à se diffuser le plus grand des moyens de communication : la télévision.
Son avènement produit des effets révolutionnaires dans tous les domaines, montrant les images d’un événement en temps réel.
Elle porte le spectacle dans les maisons, créant de nouvelles habitudes familiales et une nouvelle culture de masse : une culture où l’image – une image toujours plus hédoniste – tend à l’emporter sur la parole écrite et le matériel sur la réflexion.
La télévision est une distraction ontologique !
On prévoyait un bien-être qui eut favorisé une promotion parallèle sur le plan humain, culturel et spirituel.
En réalité, c’est un frénétique appétit de consommation qui s’est développé, dont les conséquences s’étalent sous les yeux de tous : affichage outrageante de la richesse, solitude des plus faibles, violences, et irrespect, cupidité et jalousie.
Et une crise sans précédent, car crise de l’éthique.