SOCIÉTÉ DU VIDE
La royauté de l’individu signifie d’abord et avant tout sa réduction à l’état de chose matérielle, objet des sciences et techniques.
Son autonomie, invalidée par les lois de la science et du marché, est une arnaque.
Et la jouissance censée résulter de cette parousie de l’ego, un leurre.
Son passé étant caduc, son présent pathétique, il ne reste que la croyance aveugle du miracle.
D’où sa veine et irrationnelle célébration de la jouissance (« profiter »), de l’instant suivant, de la nouveauté prise en elle-même et pour elle-même et dont on se gardera bien d’analyser le contenu, certain de n’y trouver qu’un néant supplémentaire.
Tout ce qui est nouveau est beau et désirable non parce qu’il est beau mais parce qu’il est nouveau.
Le culte du contemporain est donc celui du vide.