DÉSENCHANTEMENT DU MONDE ET VIOLENCE
Nous vivons dans un monde où les possibilités d’action de l’homme sont en augmentation constante, avec des répercussions de plus en plus vastes.
La philosophie des Lumières a représenté un moment historique où la société s’est rendu compte que le monde changeait, que les gens étaient plus libres et que la désacralisation du monde offrait à l’homme une plus grande possibilité d’action.
Mais on a alors vu s’instaurer la croyance erronée selon laquelle ce phénomène était le produit exclusif de l’action des hommes, de leur génie individuel, ou du génie de l’être humain en général.
Dans un même temps cependant, la conscience de la responsabilité humaine envers le monde n’a pas augmenté.
Si l’évolution culturelle a conduit l’homme à supprimer toute transcendance, alors il devrait se rendre compte qu’il s’est chargé d’une responsabilité énorme.
Il devrait se demander ce que signifie vivre dans un monde où l’on prétend se passer de transcendance.
N’y a-t-il pas là un danger, en particulier celui d’un déchainement de la violence ?
L’homme agit aujourd’hui comme s’il était le maître du monde, le seigneur de la nature, sans aucune médiation ou arbitrage.
L’homme ne peut pas vivre sans éthique.
C’est bien beau d’imaginer que tout est possible, mais en réalité, il sait parfaitement qu’il existe des limites.
Si les hommes et les nations continuent à éluder leurs responsabilités, les risques deviennent énormes.
Le monde dans lequel nous vivons devient plus violent que par le passé.
Certes nous prenons soin des victimes comme aucune autre civilisation ne l’a jamais fait, mais ce monde est aussi le plus persécuteur et le plus meurtrier de l’Histoire.
Le bien comme le mal semblent y augmenter également.
Comme le souligne Max Weber, on assiste à un ‘désenchantement du monde’.