CONNAÎTRE, C’EST MAINTENANT CALCULER
Dans l’évolution de la pensée, la césure décisive s’est produite avec Galilée puis avec Descartes.
C’est la naissance de ce que Heidegger appelle le ‘’projet mathématique de la nature ».
Descartes affirme que ne vaut comme véritablement réel que ce qui est scientifiquement calculable, démontrable.
On retiendra également la formule de Max Planck : « Est vrai ce qui est mesurable. »
C’est la mise en place d’une autre figure – non pensée – de l’essence de la vérité.
Connaître, c’est maintenant calculer.
Se pose une question unique et exclusive, à savoir, la question de ‘’Combien ?’’.
L’œuvre de Descartes est une transformation méthodique des mathématiques qui vont devenir, à partir de ce virage, ‘’la mesure primordiale de tout rapport au monde’’.
Heidegger souligne les traits d’une humanité devenue calculatrice, d’un temps pressé ou règne le monopole du matériel dominé par la langue universelle de la technique.
Rien ne protège plus l’essence de l’homme, devenu lui-même un simple rouage interchangeable dans un système comptabilisé dans le stockage général.
L’humanité, normalisée, est remplacée par la fabrication de ses produits.
C’est la porte ouverte aux totalitarismes.
Le temps du nihilisme est aussi celui de l’inhumain.
Quel serait l’avenir d’un monde où s’accomplit l’oubli de l’être, dominé par l’activité ‘calculante’ et technicienne, régi par des impératifs du rendement maximal ?