20 janvier 2007
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CENTRÉ SUR L'ESSENTIEL
« Ma conviction profonde ne s’est pas mieux révélée au désert que parmi les hommes.
Il n’y a pas d’un côté le désert, de l’autre les hommes. Mais une unité, quel que soit le lieu où elle se passe ou se déroule. Une harmonie linéaire s’épanchant dans un endroit ou un autre. Les convictions profondes ne doivent pas dépendre du cadre. On peut méditer dans le métro et y trouver son lieu d’origine.
Au désert, l’heure du thé est un moment de repos mais aussi de cérémonie. Il faut trouver le bois, rarissime. Préparer le feu. Le premier thé est amer comme la vie.
Pour ma part, je n’ai pas trouvé la vie amère, car j’ai été doté de grands privilèges. La vie a aiguisé ma curiosité, mon goût de la recherche. Mon étonnement est insatiable.
Le deuxième thé est fort comme l’amour, le troisième suave comme la mort. Un mot que je n’emploie guère, lui préférant l’Ailleurs, l’Autre Rive.
Oui, l’heure du thé est un grand moment silencieux, convivial, centré sur l’essentiel.
Ensuite, je récite, en grec, dans la version de Matthieu, Les Béatitudes, qui sont pour moi le centre de tout. »
Théodore Monod, (1902, 2000) : « Le Chercheur d’Absolu » Editions Gallimard 1998