OPIUM DU PEUPLE
« La bagnole, la télé, le tiercé, c’est l’opium du peuple de France : lui supprimer, c’est le tuer, c’est une drogue à accoutumance. » chantait Renaud. (Hexagone dans « Amoureux de Paname »)
Et de fait, voilà l’authentique « opium du peuple », qui encrasse et intoxique les poumons de l’homme.
Car chez certains, on est bien dans ce registre : les signes extérieurs de pouvoir et de richesse, les distractions par multicanaux ou les jeux de hasard sont devenus des centres d’intérêt vitaux, qui rythment la journée, la semaine, captent l’attention et l’effort, et servent d’étalon pour hiérarchiser toutes les autres valeurs.
Bon nombre de nos contemporains, en somme, ne croient plus qu’ils sont responsables de la construction de leur vie, mais attendent qu’une bonne surprise les rende riches.
Mais la liste pourrait en être encore allongée, de ces miroirs aux alouettes contemporains, qui détournent l’homme de sa propre dignité : culte du corps, des soins, de l’apparence ; recherche effrénée des plaisirs, des sensations, des émotions ; possession de biens superflus et accessoires, voracité pour la nouveauté, affirmation de puissance et d’autonomie par la possession.
Miroirs auprès desquels l’homme ne recueille que l’aliénation.