IMPORTANCE PRISE PAR LES NORMES
Un phénomène qui a contribué à la situation de mal-être dans les entreprises, c’est l’importance qu’ont pris les aspects normatifs.
Dans tous les domaines, et pas seulement dans celui de l’évaluation des personnes.
On le voit de façon évidente dans la place que prend le juridique dans la vie des entreprises, mais aussi dans tous les principes de gestion ; par exemple, en matière de sécurité, dans le souci du dirigeant de ne pas avoir le moindre dysfonctionnement qui puisse engager sa responsabilité civile ou pénale.
On a vu se multiplier des règles de conformité de plus en plus précises dans les actes de production, de logistique, de transport, etc (Normes ISO).
Elles viennent s’ajouter à l’objectif premier qui est d’assurer la production au meilleur résultat possible.
Cela fait peser sur les managers une pression, une charge de travail qui peuvent être considérables.
Un certain nombre vivent mal cette situation.
Un chef de production, un directeur des ventes, s’intéresse avant tout à l’accroissement du chiffre d’affaires, à la qualité des produits, et pas aux formulaires à remplir pour assurer à l’audit interne que ses collaborateurs ont bien respecté les procédures A, B ou C…
L’importance excessive accordée au respect des normes peut conduire les managers à éprouver une grande insatisfaction dans leur travail.
Ce n’est peut-être pas une souffrance violente, mais un vrai sentiment de dévalorisation.
Il faut espérer que la logique d’organisation normative de la vie sociale finisse par apparaître comme contreproductive et voir de plus en plus de managers qui, à titre personnel, s’en démarquer ; par exemple, un chef de service qui accorde réellement du temps à la manière dont il va être attentif et disponible pour ses collaborateurs.
Cela n’est pas normé, cela ne se mesure pas. Mais c’est tellement plus important qu’un indicateur bien rempli !