GRATUITÉ DANS L’ENTREPRISE
La gratuité existe-t-elle dans l’entreprise ?
La gratuité est un état d’esprit orienté vers les autres sans espoir de contrepartie.
L’esprit de gratuité inspire celui qui agit sans être motivé par l’attente d’un retour pour soi mais ceci ne signifie pas qu’il ne peut exister de retour envers celui qui accomplit un acte gratuit. Si un retour se produit, il n’a été ni anticipé ni souhaité.
La gratuité se définit par celui qui pose l’acte et non par celui qui le reçoit et les définitions qui précédent ne font pas intervenir le bénéficiaire de l’acte gratuit. Les réactions de celui-ci peuvent se situer entre l’acceptation heureuse, la surprise, la reconnaissance et le refus.
Un acte gratuit régulier peut, dans certains cas, devenir un dû sans que le donateur ne le comprenne.
Cependant, l’acte gratuit n’est précédé d’aucun calcul.
Dans l’entreprise
Un manager cherche l’efficacité car il est pris par une logique de résultat et il est normalement étranger à la logique de gratuité.
Cependant, dans ses fonctions, il va être amené à prendre des décisions qui touchent à la justice (« être juste »), à la loyauté, à la solidarité, autant de dimensions non quantifiables.
Il est admis qu’une culture d’entreprise – la capacité de vivre des valeurs et d’en garantir le maintien – se construit davantage à partir de règles de comportement, avec des poids relatifs à certains critères non chiffrables dans le processus de décision.
Le manager sait qu’il ne peut se contenter d’une logique de droits et de devoirs s’il veut garder les talents et développer l’esprit d’équipe.
Dès lors qu’il vise une certaine fraternité, une certaine confiance entre ses collaborateurs au-delà d’une simple solidarité, il entre dans la logique du non mesurable, celle de la tolérance et du pardon.
Il entre dans la logique de la gratuité.
La gratuité n’est plus alors ni un paradoxe ni une contrainte, mais une opportunité non recherchée comme telle.
La gratuité est présente dans l’entreprise sous de multiples formes qui souvent ne sont pas reconnues en raison d’une vision purement productiviste et utilitariste.
Si l’entreprise n’est pas authentiquement humaine, sa pérennité n’est pas assurée.
Il n’y a pas d’œuvre durable sans gratuité.
La gratuité serait donc le sel qui donne un sens, un goût, un avenir à ce que l’homme entreprend.
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