AUGUSTIN : LE DOUTE
« Si l’homme doute, il comprend. S’il doute, il veut être certain, s’il doute, il pense ; s’il doute, il juge qu’il ne doit pas donner son assentiment à la légère. »
Selon Augustin, le doute est donc inévitable puisque l’homme est en chemin et pas encore dans la claire vision.
Il existe deux aspects dans le doute, un aspect théorique et un aspect existentiel.
L’aspect théorique est plutôt rassurant.
Il souligne que l’homme n’est jamais achevé.
Il n’y a que deux moments où l’homme coïncide avec ce qu’il montre, c’est dans le ventre de sa mère et dans le cercueil.
Entre temps, il est ceci, il est aussi cela.
Il est en recherche de lui-même.
Il ne coïncide jamais totalement avec ce qu’il prétend être.
Heureusement !
Sans cela, il n’y aurait plus de marge de liberté, il n’y aurait l’espace de la conscience.
C’est justement ce hiatus et ce vide qui permettent à l’homme d’être debout et d’exister.
Il y aussi l’aspect existentiel, ce que l’on appelle l’humilité.
L’homme ne peut pas refouler, au sens psychanalytique du mot, il ne peut pas renoncer à cette part de lui-même qui est sa propre histoire mais qui est aussi sa propre réalité.
Sinon, l’homme se statufie lui-même, mais c’est la statue du commandeur.
Elle n’a besoin de personne.