19 août 2005
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L'ENTREPRISE ÉTHIQUE
Il y a trois grands types d’entreprises. Pour les unes, l’éthique est de l’ordre de la contrainte externe, de la loi. Il y en a d’un deuxième type, qui voient dans le discours éthique un procédé, une opportunité de se faire de la publicité -j’ai eu en mains des codes d’éthique qui étaient de véritables plaquettes publicitaires. Et puis, il y en a d’autres qui sont conscientes qu’une entreprise ne vit pas uniquement grâce aux profits qu’elle réalise, mais que sa durée repose sur sa capacité d’être enracinées dans des valeurs durables.
Le livre ‘Bâties pour durer’ (éditions First) est une étude sur les plus grandes entreprises américaines actuelles qui ont passées le cap des 50 ans. On constate que celles qui ont réussi et qui ont duré, ont développé non seulement la qualité du produit et des procédures, mais aussi celles du management et de l’éthique, avec une mise en cohérence de tous les niveaux internes et de toutes les interfaces.
On ne peut pas parler d’entreprises éthiques, mais en tout cas ce sont des entreprises pour qui l’éthique est un principe fondamental.
La question posée est : ‘Comment mettre en cohérence dans les faits et pas seulement dans les discours, la performance, le management et l’éthique ?’
Nous le voyons bien, la mondialisation est inévitable. Il est même probable, si l’on fait tous les comptes, qu’elle profite à l’économie de notre pays. Il ne suffit donc pas de la déplorer : il faut travailler à l’humaniser. J’aime citer une phrase de Roger Fauroux qui disait qu’une entreprise non rentable est une entreprise voleuse. La phrase est saisissante ... et juste.
Le premier devoir d’une entreprise est d’être rentable et de produire des richesses.
Mais cela ne suffit pas. Pour couvrir tout le champ de la réalité, l’entreprise doit travailler sur 4 niveaux.
Elle a besoin de développer des compétences techno-scientifiques pour être performante, c’est le niveau 1.
Le niveau 2 concerne tout ce qui est organisationnel : ce sont les procédures.
Au niveau 3, on travaille sur la qualité des comportements. Un des critères de ce niveau, c’est la capacité de confiance entre les personnes.
Quant au niveau 4, on doit travailler sur la qualité des finalités.
Des finalités personnelles d’abord. Les gens qui travaillent dans l’entreprise veulent gagner de l’argent mais cherchent également à répondre à des attentes personnelles. Ce sont les finalités au service de la personne. C’est la dimension ‘altruiste’ de l’entreprise qui prend en compte le développement de la personne, la santé, l’environnement...
On remarque qu’il y a des coûts macro-économiques très importants lorsque cette finalité n’est pas prise en compte. Pour ne rien dire des coûts humains.
Globalement, beaucoup d’entreprises performantes ont ces objectifs. Mais ce qui fait la grande différence c’est la qualité des managers.
S’ils ont le désir de travailler à ces 4 niveaux, en général tout le monde suit. La différence se fait sur la volonté des managers d’envoyer des signes forts de leur engagement personnel. Les bonnes entreprises veillent à cette mise en cohérence.
Ce qui est réconfortant, c’est qu’il y a beaucoup d’hommes et de femmes de bonne volonté désireux de travailler au bien commun et de pouvoir se regarder dans une glace chaque soir.
Ceux qui travaillent autrement ont à faire face à une très grande déperdition de substance.