L’univers est vieux, selon les astrophysiciens, de presque quinze milliards d’années. Certains l’estiment un peu plus jeune, de l’ordre de treize milliard et demi. Disons que c’est un ordre de grandeur.
Si l’immensité de la durée donne le vertige, l’immensité de l‘espace ne le donne pas moins.
On parle aujourd’hui de mille milliards de galaxies.
Et pour ne nommer que la notre, la Voie lactée, qui est en quelque sorte la banlieue du système solaire, elle contiendrait deux cent milliards d’étoiles, et son diamètre atteindrait environ trois cent mille années-lumière.
Les théories actuelles affirment encore que cet univers immense est en expansion, avant même qu’il ne connaisse sans doute une phase de repli sur lui-même au bout d’une durée sur laquelle l’unanimité est beaucoup moins faite.
Le soleil, l’étoile de notre galaxie dont la chaleur et la lumière sont essentielles à notre vie, se consume à une vitesse impressionnante.
Il perd à chaque seconde des milliers de tonnes de sa masse et, en conséquence, de son énergie.
D’ici à quelques milliards d’années, il sera refroidi.
Lorsque cela se produira, il y aura bien longtemps que la Terre ne sera plus habitable.
En comparaison avec les chiffres que l’on vient d’évoquer pour mesure le temps et l’espace, elle est bien courte la durée d’une vie.
Les trois milliards de secondes déjà parcourus par une personne d’environ quatre-vingt-quinze ans pèsent léger dans la balance cosmique.
A quoi bon tous ces chiffres ?
Et quel rapport avec la sagesse ?
Ils n’expriment jamais que ce que l’on peut connaître « dans l’état actuel de la science », selon l’expression consacrée.
Et ils manquent terriblement de poésie pour décrire l’homme.
Oublions-les, si nous voulons, mais gardons en tête ce qu’ils signifient : ils soulignent la disproportion entre les dimensions spatio-temporelles du cosmos et celles d’une vie humaine : l’infiniment grand d’une part, les individus appartenant à l’humanité de l’autre, qui, à l’échelle de l’univers, ne sont que des infiniment petits.
Une belle leçon d’humilité !
Petits et faibles, nous le sommes par rapport aux astres.
Et pourtant, d’autres scientifiques nous disent que chaque être humain possède cent milliards de neurones, quatre vingt dix mille milliards de cellules et huit mille gènes.
Chaque être humain est différent des milliards d’autres individus.
Chacun est unique, infiniment grand.
Le plus ignorant des hommes a des capacités mentales que le plus grand des corps célestes n’a pas.
Là réside notre noblesse, qui est en même temps l’exigence fondamentale du bien-vivre : ouvrir les yeux sur le monde, tenter de comprendre les événements, en débattre éventuellement et, chacun prenant en compte les conditions particulières dans lesquelles il est placé, choisir ses comportements.
Infiniment libre.
Tel est également l’homme qui travaille avec nous.