NOM
Le nom, un petit mot en apparence banale, porte une grande signification : il est la personne même.
En le prononçant, il permet d’entrer en relation avec l’autre
En le connaissant et en le respectant, il permet d’aider celui qui le porte à grandir et à aller vers plus de dignité.
La méconnaissance du nom de la personne, c’est l’exclusion (Connaissons-nous le prénom ou le nom des personnes qui nettoient notre bureau le soir ?), ou l’anonymat, quand la taille de l’entreprise réduit chacun à un matricule informatique.
Un déséquilibre dans l’emploi des noms dans l’entreprise, par exemple lorsqu’un dialogue commence par : « Dupont ! …. Oui , Monsieur le Directeur ! … » illustre un déséquilibre dans la relation entre deux êtres.
Respecter le nom de l’autre, du salarié, c’est reconnaître la dignité de celui qui porte ce nom ; or, une égale dignité des membres du corps social, c’est précisément le bien commun.
Dire un nom, c’est penser aussitôt à un visage.
De même que le visage de quelqu’un renvoie à l’infini et à la responsabilité vis-à-vis de lui (Emmanuel Levinas), le nom aussi a cette capacité.
L’usage du nom peut selon le contexte exprimer le niveau de considération dans lequel est tenu l’interlocuteur ; un tutoiement trop familier, un ton goguenard, l’usage d’un nom propre sans formule de politesse (Monsieur, Madame) peuvent manifester le peu de considération dans lequel est tenu celui à qui on s’adresse, tandis que des formules habituelles de politesse ou simplement la désignation de la personne par son prénom et son nom permettent d’accorder à celle-ci la considération minimum qu’elle est en droit d’attendre.
Dans un registre proche des précédents mais néanmoins assez différent, on relèvera dans l’usage du nom la volonté de positionner le rapport d’infériorité, d’égalité ou de supériorité existant entre deux personnes, par le ton, l’usage de titres ou des formules de politesse ; (ainsi par exemple : « Qu’en pensez vous DUPONT ? » « Je suis entièrement de votre avis, Monsieur le Directeur »…