QUELLE AUTORITÉ ?
Manque de respect et mépris des règles sont aujourd’hui fréquents.
Hiérarchie et pouvoir sont contestés.
Chacun ressent pourtant la nécessité d’une saine autorité qui ne blesse pas l’autre.
Sur quoi et sur qui la fonder ?
« C’est n’importe quoi ! Les gens ne respectent plus rien, il n’y a plus d’autorité ! », entend-t-on souvent.
Chacun ressent la nécessité d’une saine autorité privée comme publique, une autorité structurante qui permet la vie en société, garantit l’ordre, la justice, la liberté.
Nous avons tous besoin d’autorité fiable. Mais qui mérite confiance ?
L’homme moderne rechigne à se reconnaître héritier, dépendant, solidaire.
Dérouté par l’éclatement des vérités, il souffre d’être pris en tenaille dans les multiples certitudes contradictoires, successives, toutes provisoires, circonstancielles.
Il apprend à se méfier plus qu’à se fier, à critiquer, à se défendre plus qu’à donner sa confiance.
Résultat : chacun construit seul son système de pensée, de valeurs.
Pas de transcendance, pas de hiérarchie.
Or, la véritable autorité ne s’impose pas.
L’autorité, on ne la décide pas soi-même, ce sont les autres qui vous la reconnaissent.
Il faut avoir confiance en soi pour avoir de l’autorité.
L’autorité véritable autorise l’autre à être auteur de sa vie. La visée est toujours l’autonomie de l’autre.
La racine du mot l’indique : l’autorité autorise.
Elle ne confisque rien.
La question clé est donc :
« Comment penser une autorité qui ne blesse pas l’autonomie ? » (Paul Ricoeur)
L’autorité ne se réduit pas à une question d’ordre ou de discipline.
Son lieu de naissance est la relation.
Pas d’abord la loi.
Le mépris des règles n’est qu’une conséquence du désarroi général, pas sa cause.
Mais cette confiance originelle n’est pas une carte blanche.
Ni laxisme, ni autoritarisme.
Affirmer tranquillement ses convictions en dialoguant et tenir bon avec une ferme détermination ouvre des voies de liberté.