UN MODÈLE POUR NOUS
Louis Marie Billé
« Lorsqu'il recevait ou rencontrait quelqu'un, il était tout à lui, prêtant une oreille attentive à ce qui lui était dit, scrutant ses attitudes.
Il était présent, tout en étant distant, de cette distance qui s'imposait d'elle même, laissant un espace pour faire exister, ce qui fait naître la confiance et le respect.
Sa présence comme sa parole faisait autorité.
Il savait responsabiliser les autres. »
« C'était un homme de dialogue. Il était à l'écoute des personnes qui venaient le voir, mais aussi de celles qu'il rencontrait sur le terrain.
Mais cette écoute, cette présence aux personnes (il était dans la rencontre, pas ailleurs) ne l'empêchait pas d'avoir une parole libre et ferme.
Il pensait ce qu'il disait et il disait ce qu'il pensait.
Un oui pour lui était un oui, un non, un non.
C'était un homme de consensus et de compromis, mais pas de compromission.
Il avait la faculté de ressaisir avec clarté tout ce qui avait été dit dans une réunion pour en souligner les enjeux, sans en occulter les difficultés. »
« La grande confiance dans la collaboration n'était pas seulement avérée avec son équipe, elle était une attitude habituelle dans ses rencontres avec les personnes.
De façon générale, il prenait le temps de connaître et de comprendre, afin que ses décisions soient précédées d'un labeur patient d'analyses à confirmer et de solutions à débattre, et respectueuses le plus possible pour les personnes concernées.
Il avait un abord simple, attentif et amical, servi par une remarquable mémoire ; sa clairvoyance pénétrante ne discréditait pas, elle construisait.
Pour lui, une rencontre est un temps d'écoute et de compréhension, où il n'ose un mot d'analyse ou d'orientation qu'après avoir pris le temps de la considération vis-à-vis de la personne. »
« C'était un homme de la parole, un regard qui écoute. »
« Il fallait le voir dialoguer : disponible d'abord, il était vraiment présent.
Son regard était un accueil et ne quittait pas son interlocuteur.
Parfois, un léger mouvement des yeux trahissait sa réflexion : il préparait sa réponse.
Il n'avait rien omis de la parole qu'il avait reçue. Il en tirait l'essentiel, avant de proposer un développement qui enrichissait la pensée de l'autre. Ce denier, en le quittant, se sentait plus intelligent que d'habitude.
Loin de faire sentir une différence de niveau, il faisait plutôt la courte échelle de son intelligence.
Cette écoute attentive se manifestait dans les multiples contacts, même très brefs, qu'il avait avec une foule de gens.
Combien de personnes ont témoigné de la considération qu'il portait à chacun !
Il avait un contact naturel avec les gens simples. Les responsabilités ne l'avaient pas changé.
Il était cohérent tout simplement.
Chaleureux et simple, il ne donnait jamais dans la familiarité et ne se livrait pas beaucoup.
Convivial, attentif aux autres à tous les niveaux de relation, il impressionnait.
Peu de gens avaient envie de lui taper sur l'épaule. Mais il savait se donner, pleinement, dans un sourire ou un regard. »