Condition du vivre ensemble, le respect s’enracine dans le Décalogue. Il implique la juste distance, la retenue, le refus d’instrumentaliser l’autre.
A maintes reprises, un ancien Président de la République, a appelé à construire « une France du respect », où « chacun respecte chacun », demandant à tous un effort « de civisme, de souci de l’autre, de souci du bien public… de tolérance, d’acceptation des différences, d’origines, de religions, de convictions ».
Régulièrement, dans le cadre de campagnes nationales contre les discriminations, des associations ou des collectivités organisent des opérations, proposent des animations sur le thème du respect des différences.
Dans un autre domaine, celui des transports, le respect est également à l’honneur. Dès 1998, la RATP lançait une campagne de communication sur le thème du « respect ». Les affiches collées dans les autobus reprenaient l’idée que « mieux on se parle, mieux on s’entend », et martelaient un slogan :
« Stop ! Si on se la jouait réglo ».
Respect à l’école comme sur les terrains de sport.
Respect dans la rue comme sur la route.
Respect du vivre ensemble et de la parole donnée.
Le mot "respect" semble de retour. Mais de quel respect parle-t-on ? Le mot est ambigu.
Dans son Dictionnaire philosophique (éd. PUF), André COMTE SPONVILLE insiste sur son côté « équivoque ». Le respect en effet évoque souvent la hiérarchie, la discipline, la soumission aux autorités, la conformité sociale ou l’indifférence.
Que serait le respect s’il n’était que respect de la loi morale ? Que serait le respect sans la rencontre d’un visage qui appelle à la responsabilité ?
Inversant la perspective de KANT, des philosophes comme Paul RICOEUR ou Emmanuel LEVINAS ont affirmé que le respect de la loi morale repose sur la reconnaissance de la dignité, de l’humanité de tout homme, fut-il jugé insignifiant ou « peu respectable ».
Pourtant – l’actualité le prouve – le commandement du respect ne va pas de soi.
Pour comprendre comment la mettre en œuvre, la définition proposée par Le Robert peut être d’un utile secours : Le respect est un « sentiment qui porte à accorder à quelqu’un une considération admirative en raison de la valeur qu’on lui reconnaît et à se conduire envers lui avec réserve et retenue par une contrainte acceptée ».
Le respect est donc avant tout un concept éthique.
Il dit la loi qui, reconnue, permet à la relation d’exister.
Il implique la reconnaissance de l’altérité.
Il suppose l’attention et l’accueil.
Il s’apprend.
Mais quelle en est la source ?
A l’heure de répondre, beaucoup s’en tiennent à rappeler que le respect est indispensable pour la vie en commun.
Le respect, c’est l’oxygène qu’on respire, c’est ce qui nous permet de vivre ensemble.