INDIVIDUALISME
L’homme moderne vit à l’heure de l’abondance et du zapping et cela ne risque pas de changer pour une raison de fond : les sociétés occidentales sont travaillées depuis des siècles, avec une extraordinaire accélération depuis cinquante ans, par la montée de l’individualisme.
La quête du soi, du bonheur privé, pousse l’homme dans une recherche infinie de sensations nouvelles.
Durant des millénaires, les hommes ont vécu dans un monde très répétitif.
Les fêtes étaient prescrites à des moments précis de l’année.
Dans ce monde ouvert où tout est présenté, la fièvre du renouvellement ne quitte plus l’homme.
Croire que cette évolution vient de l’offre est une erreur.
Le marketing et la publicité stimulent les désirs mais, plus profondément, le besoin d’expérience est consubstantiel aux sociétés modernes détraditionnalisées.
Car l’expérience a remplacé les rites.
Quand l’ordre collectif n’encadre plus les comportements, quand les grands idéaux n’orientent plus les espérances, l’homme autocentré qui n’a plus d’autre horizon que lui-même est irrésistiblement voué à la recherche de sensations nouvelles.
Il faut être naïf pour croire qu’au nom de l’éthique environnementale, les hommes renonceront à consommer, pour oublier les petites et les grandes misères de la vie quotidienne.
Plus une société est détraditionnalisée, plus l’homme est fragilisé par le stress, l’anxiété, la dépression.
La consommation offre un ballon d’oxygène.
Ecoutons la conversation des gens : de quoi parlent-ils ? De leurs vacances et de la santé.
La conjoncture économique va certainement obliger les ménages à serrer cette année leurs budgets.
Mais il ne faut pas croire à ce discours sur le retour des valeurs d’authenticité et de simplicité.
Dès que l’horizon économique se dégagera, les gens se précipiteront pour satisfaire leur petite part de rêve.
Une société individualiste et mondialisée ne peut pas fonctionner à la frugalité.
Voir également :
L’individualisme moderne
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