DÉPIT, FRUSTRATION, DÉCLIN
La société moderne contracte le temps à la dimension du court terme, à une succession d'instants éphémères dont on doit d'autant profiter qu’ils ne s'inscrivent plus dans une lignée, et qu’ils n'ont plus d'horizon.
L’isolement du chacun pour soi nourrit le scepticisme.
L’homme ne croit plus au progrès indéfini et aux lendemains qui chantent.
Il se trouve contraint de circuler, de se mouvoir et de communiquer dans un espace mondial sans perspective et sans projet.
L'avenir est sans visage.
Ce scepticisme conduit les uns dans le divertissement et la fuite dans le monde virtuel et dématérialisé, d'autres dans le nihilisme.
L’homme moderne s’institue orphelin sans mémoire et sans antécédence.
Il s’éprouve fatigué de soi, ne sachant ni d'où il vient, ni où il va.
Il s'accommode de sa finitude.
Le renoncement à ce qui élève l’homme en direction de ce qui le dépasse, engendre le dépit, la frustration, le déclin.