Le besoin "d'être" correspond au désir le plus fondamental de tout être humain : être reconnu par les autres, être considéré, en un mot, exister.
Ce besoin est certainement celui qui est le plus négligé. S'il y a des mécontents, ce n'est pas toujours parce qu'ils se considèrent comme insuffisamment payés mais parce qu'ils ne se sentent pas suffisamment considérés.
Un syndicat aux Etats-Unis avait provoqué un mouvement de grève avec le slogan : "No more money, more consideration" (Nous ne voulons plus d'argent mais plus de considération). C'est exactement le fond du problème.
Etre considéré, être félicité, être encouragé, savoir que l'on est content du travail fait, sont des besoins fondamentaux propres à chaque individu à quelque niveau que ce soit. Le manque de considération fait autant de mal à un directeur ignoré par son patron qu'à un compagnon oublié dans son atelier.
Pourtant, la considération ne coûte rien et c'est peut-être pour cela qu'elle est si difficile à octroyer. Nous n'en mesurons pas suffisamment l'importance pour les autres, même si nous en ressentons nous-mêmes les effets.
La considération ne descend pas automatiquement en cascade. Dans un système de type directif, avec une succession de grands et petits chefs, chacun veut imposer son autorité.
Au contraire, si le chef considère bien ses subordonnés, s'il les traite d'égal à égal, s'il les consulte, s'il les informe, s'il reconnaît ses erreurs et si tous les intermédiaires jouent le jeu, la considération peut alors descendre jusqu'aux échelons les plus bas.
Considérer quelqu'un, quel qu'il soit, c'est, au minimum, lui dire bonjour, lui parler, le traiter d'égal à égal. Combien de fois ai-je rencontré de chefs d'entreprise ou de cadres qui traversent un atelier sans s'adresser au personnel, sans même le regarder ? Quelle erreur !
L'amélioration de l'environnement et des conditions de travail contribue à développer ce sentiment car c'est une façon de montrer que le personnel n'est pas oublié et que l'on se préoccupe de lui.