UN SENS A LA VIE
La télévision absorbe trois heures de notre temps, en moyenne par jour.
Ce qui veut dire que sur une vie entière, on passe plus de temps à regarder la télévision qu’à travailler !
Dans cette masse d’images reçues, quels critères sont proposés pour permettre de discerner ce qui tient et ce qui ne tient pas ?
Entre ce qui, sous tous les changements, demeure ?
Comment raison garder et comment aussi, peu à peu, se former une personnalité, avoir une structure, un fondement, alors que nous subissons une hiérarchie déterminée par autrui ?
Cela retentit sur toute notre personnalité, qui est ainsi conditionnée et nous donne de notre société une image floue, évanescente, fluctuante, sans repères moraux.
Nous sont proposées des sources d’idolâtrie, où l’avoir prime sur l’être.
Les termes de "grille" et de "chaîne" en disent longs sur la relation entre le téléspectateur et son petit écran.
Le zapping est devenu un tic qui s’applique à tous les moments de la vie.
L’homme du XXIème siècle va de plus en plus vite, parce qu’il est pathologiquement impatient de consommer autre chose.
On ouvre la télévision : nous sommes dans un monde de bruit perpétuel, où le silence est considéré comme pauvre, vide et triste.
Ce système ne repose que sur la convoitise, sur l’exposition de besoins artificiels, sur l’envie de biens matériels qui ne servent à rien.
Il exploite le désir et exhibe la richesse de plus en plus obscène au nez des pauvres.
Ce système supprime toutes les valeurs.
Il ne reste plus que la consommation : naissez, consommez et mourez !
La consommation signifie "consumation" de soi-même.
D’où cette violence, cette solitude.
Notre mode de vie confine au suicide doré.
Il y a dans ce système une absence de finalité, un monde qui va imploser par absence de sens.
Faut-il s’étonner de rencontrer de plus en plus de personnes angoissées, en détresse, en mal de reconnaissance et qui n’ont plus confiance en eux-mêmes et dans les autres ?
Dans quel monde, sommes nous entraînés ?
Sur quelle planète dévastée, dénuée de sens ?
Ou trouver une paix, une profondeur, tout ce que n’a pas cette société dans laquelle nous vivons ?
Il y a des gens, bien plus intelligents que moi, Bernanos, Péguy, Claudel et tant d’autres, qui face à l’absurdité ont trouvé un sens à tout cela, pour nous apprendre à vivre, pour que nous soyons des hommes debout, pour nous expliquer que la mort n’a pas le dernier mot, pour nous aider à comprendre que la vraie liberté, c’est de parvenir à renoncer à soi-même pour l’Autre.
L’Autre qui est "le chemin, la lumière et la vie".
Il y a des hommes qui sont l’incarnation du sens, qui disent le positif, qui se consacrent à l’expérience de la profondeur, qui expriment véritablement le mystère de la vie plus forte que la mort.
Pour nous dire le pourquoi, et cela change tout.