RÉVOLUTION ANTHROPOLOGIQUE
Nous sommes en train de vivre une révolution anthropologique silencieuse.
L’homme est à présent incité à constamment se déplacer dans le monde, à aller de plus en plus vite ; dans le même temps, il est passif et immobile face aux flux informationnels continus sur les écrans, au travail, comme dans les loisirs.
Le fait d’être connecté en permanence, d’être confronté à ces flux informationnels continus, entraîne un bouleversement en profondeur de la condition humaine.
Les perceptions, et plus largement les manières d’agir, en sont modifiées.
Aujourd’hui, nous vivons une sorte de dé-ritualisation.
Les distances ne sont plus assurées par des codes, des préceptes et des rituels, mais par les technologies, sans présence sensible, charnelle, dans l’immédiateté et l’instantanéité.
Les flux ininterrompus ne risquent-ils pas de provoquer un blocage des processus de réflexion et peut-être même de conduire à un effacement du sentiment d’existence ?
Le changement continu et la fluidité entravent et, peut-être même interdisent, l’exercice de la réflexion.
Car réfléchir, c’est tendre à immobiliser des moments.
Comment réfléchir quand la sensation du mouvement est permanente ?
« L’homme doit travailler pour s’ouvrir et s’épanouir en société.
Il doit créer et produire des richesses qu’il doit ensuite apprendre à partager.
Mais ce travail, cette tâche nécessaire à sa subsistance physique, ne doit en aucun cas l’éloigner du don de ce qui ne s’achète pas comme de beaux paysages, l’amour ou la tendresse des siens.
L’homme malgré ses obligations matérielles doit garder du temps pour sa famille et ne pas en être dépourvu ».