LA CRISE DE LA FAMILLE
Aujourd’hui, plus de 40% des naissances sont extra-conjugales.
En vingt ans, le nombre de mariages a baissé de 45% alors que celui des enfants vivant dans un foyer monoparental a augmenté de 63%.
Le divorce, concerne aujourd’hui près d’un mariage sur deux.
La première conséquence de cet état de fait est l’affaiblissement du rôle du père, pourtant indispensable à la construction de la personne, avec tous les dangers que comportent l’indifférenciation des statuts et la perte des repères identitaires, notamment l’autorité et l’obéissance.
L’enfant est devenu l’objet de toutes les sollicitudes au point que cette surprotection le prive du sens du réel et de l’épreuve qui l’incitera à prendre sa vie en mains.
Et, paradoxalement, à l’opposé du désir affiché par le législateur de ne pas s’immiscer dans la vie du couple, du désir de l’individu de vivre libre et sans contrainte, on assiste en réalité à une véritable judiciarisation des relations familiales. Chaque année, en cas de séparation des parents, le sort de près de 20% des enfants dépendent des juges !
On ne mesure pas assez les évolutions qui se passent sous nos yeux : la famille de demain ressemblera de moins en moins au modèle « papa - maman - enfants ».
Voué à disparaître ce schéma sera remplacé par des foyers recomposés, parfois plusieurs fois. Le couple lui-même ne suivra plus une norme fixée par la bonne morale ou par une exigence sociale et religieuse.
Chacun fera ce qui sera bon pour sa personne.
On trouvera des ménages stables mais ne partageant pas le même toit, ou d’autres vivant dans le même appartement mais de manière très indépendante, avec d’avantage de sphères d’autonomie. Finis, le lit conjugal, la baignoire commune. Ils prendront même de moins en moins leurs repas ensemble, chacun ayant à cœur de s’adonner à ses activités personnelles ou professionnelles.
Cette individualisation croissante ne va pas aller sans heurts. Alors qu’ils sont de plus en plus stressés par leur avenir, les enfants trouveront moins de réconfort et de repères dans ces familles à géométrie variable, ce qui risque de les fragiliser.
La nouvelle organisation des foyers influera aussi sur l’ensemble de la vie sociale : chacun voudra se construire son propre univers, la société va se fragmenter.
Les individus auront besoin de se regrouper en microcommunautés autour de leurs passions personnelles.
Paradoxalement, pour éviter de vivre dans ne société totalement atomisée, nos jeunes seront de plus en plus en quête d’un bien-être personnel.