PEUR DE L’AVENIR
Il y a un phénomène qui accroît la peur de l’avenir, c’est celui de l’accélération de l’évolution de l’homme et de son environnement.
La science nous dit que si on ramène l’histoire de l’univers – qui a commencé il y a quinze ou vingt milliards d’années – à l’échelle d’une année, en situant le « big bang » initial en début de janvier, notre galaxie solaire n’émerge que vers octobre et l’homme n’apparaît que quelques minutes avant minuit le 31 décembre !
Nous voilà ramenés à nos justes proportions !
Mais si, au cours des millénaires antérieurs, l’homme semble avoir évolué assez lentement, aujourd’hui son évolution s’est soudain accélérée à une vitesse vertigineuse.
Il est de plus en plus difficile de concevoir l’avenir de l’homme, de cultiver l’espérance dans un monde où tout change vite, les idées comme les ordinateurs.
Ce n’est pas le changement qui perturbe l’homme.
Celui-ci est normal et même souhaitable, car il est lié au dynamisme même des sociétés humaines.
Ce qui est nouveau et crée un certain désarroi, c’est l’accélération de ce changement.
Jadis, il fallait plusieurs générations pour que les habitudes changent, évoluent.
Aujourd’hui, les sociologues enregistrent un changement de mentalité presque tous les dix ans !
Ainsi, chaque génération n’a plus le temps de transmettre ses valeurs, puisque la suivante a déjà changé d’univers mental, d’environnement, de références et se voit contrainte d’inventer sa propre hiérarchie de valeurs, source de désarroi pour la précédente.
De fait, ce monde qui semble sans repères stables est, pour certains, difficile à gérer et engendre la peur de l’avenir.